Sa silhouette conique, émergeant des brumes de la vallée de l'Arve, lui valut, à maintes reprises le surnom de
"FUJI-YAMA" des Alpes.! Monsieur de Saussure lui-même, professeur de philosophie à l'université de Genève, "promoteur du mont-blanc", au XVIIIème siècle, en fit son lieu d'observatoire favori et n'hésita pas à reprendre la comparaison "volcanique".
Avec ou sans le petit capuchon blanc des premières neiges, la montagne est diversement utilisée dans des représentations picturales. Cette cime exemplaire possède mille faits ou anecdotes pour illustrer son histoire, entre autres, celui d'avoir été choisie par l'Anglais Schuckburgh pour évaluer l'altitude du Mont-Blanc : 4804 mètres ! Nous n'étions qu'en 1775 ! Mais c'est Horace Bénédict de Saussure qui à coup sûr, en fit la plus belle publicité. S'il redoutait les vents violents, il n'hésitait pas pas pour autant à se rendre au sommet fréquemment : expériences diverses (mise au point de l'électroscope), observations sur les plantes et la géologie alpine...

Ce savant-humaniste y balbutia même les premiers rudiments d'une science qu'on désigne maintenant sous le vocable de "sociologie". Au pied du Môle, la mollesse et les marnes argileuses permirent l'activité d'une poterie à Marnaz, l'une des dernières de Haute-Savoie avec celles d'Annecy et d'Evires. Depuis plus de deux siècles, la famille Guyot pétrit la pâte et crée des récipients tout à fait originaux, activité née de la nécessité de se procurer les ustensiles du ménage, à partir de ce que l'on possède à portée de main, un filon d'argile à moins de 40 cm, près de l'Arve. Le Môle apparaît alors comme un nouveau préambule sur le chemin des plus hautes cimes, par la découverte progressive qu'il offre au cours du long voyage en direction des "glacières de Chamouny", si l'on peut se permettre de transposer à notre époque les habitudes des anciens explorateurs ou de calquer à une échelle moindre la longue marche d'approche de nos "Himalayistes".

Le Môle en images

Cette randonnée familiale peut aussi se réaliser depuis le terminus de la route de Bovère ou le hameau des Gallinons, au-dessus des vignobles d'Ayze, mais la dénivellation est plus importante.

De l'extrémité du chemin qui prolonge la route, un peu avant les Granges, on rejoint un sentier qui se dirige vers la crête issue du sommet du Môle.Celui-ci franchit un affaissement dans l'arête: on peut alors monter directement vers le sommet en suivantle fil de l'arête (arête des chèvres), raide, assez aérienne, ou traverser à flanc la pente ouest et rejoindre le sentier de la voie normale au Petit Môle.Ce dernier coupe horizontalement les grandes pentes et, par par une série de lacets dans une arête moins marquée, atteint aussi le sommet. le retour s'effectue de préférence par cette seconde solution.